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    l'epee de connetable et une magnifique dotation. Je suis chargee, en attendant, de vous remettre un gage de sa
    royale amitie.
    En prononcant ces mots, elle tira de son sein une cocarde verte.
     Qu'est-ce que c'est que ca? demanda l'emiral.
    CHAPITRE IV. LA VICOMTESSE OLIVE 74
    L'ile Des Pingouins
     C'est Crucho qui vous envoie ses couleurs.
     Voulez-vous bien remporter ca?
     Pour qu'on les offre au generalissime qui les acceptera, lui!... Non! mon emiral, laissez-moi les mettre sur
    votre glorieuse poitrine.
    Chatillon ecarta doucement la jeune femme. Mais depuis quelques minutes il la trouvait extremement jolie; et
    il sentit croitre encore cette impression quand deux bras nus et les paumes roses de deux mains delicates le
    vinrent effleurer. Presque tout de suite il se laissa faire. Olive fut lente a nouer le ruban. Puis, quand ce fut fait,
    elle salua Chatillon, avec une grande reverence, du titre de connetable.
     J'ai ete ambitieux comme les camarades, repondit l'homme de mer, je ne le cache pas; je le suis peut-etre
    encore; mais, ma parole d'honneur, en vous voyant, le seul souhait que je forme c'est une chaumiere et un
    coeur.
    Elle fit tomber sur lui les rayons charmants des saphirs qui brillaient sous ses paupieres.
     On peut avoir cela aussi.... Qu'est-ce que vous faites la, emiral?
     Je cherche le coeur.
    En sortant du pavillon de l'Amiraute, la vicomtesse alla tout de suite rendre compte au reverend pere Agaric
    de sa visite.
     Il y faut retourner, chere madame, lui dit le moine austere.
    CHAPITRE V. LE PRINCE DES BOSCENOS
    Matin et soir, les journaux aux gages des dracophiles publiaient les louanges de Chatillon et jetaient la honte
    et l'opprobre aux ministres de la republique.
    On criait le portrait de Chatillon sur les boulevards d'Alca. Les jeunes neveux de Remus, qui portent des
    figures de platre sur la tete, vendaient, a l'abord des ponts, les bustes de Chatillon.
    Chatillon faisait tous les soirs, sur son cheval blanc, le tour de la prairie de la Reine, frequentee des gens a la
    mode. Les dracophiles apostaient sur le passage de l'emiral une multitude de Pingouins necessiteux, qui
    chantaient:  C'est Chatillon qu'il nous faut . La bourgeoisie d'Alca en concevait une admiration profonde pour
    l'emiral. Les dames du commerce murmuraient:  Il est beau . Les femmes elegantes, dans leurs autos
    ralenties, lui envoyaient, en passant, des baisers, au milieu des hourrahs d'un peuple en delire.
    Un jour, comme il entrait dans un bureau de tabac, deux Pingouins qui mettaient des lettres dans la boite,
    reconnurent Chatillon et crierent a pleine bouche:  Vive l'emiral! A bas les chosards! Tous les passants
    s'arreterent devant la boutique. Chatillon alluma son cigare au regard d'une foule epaisse de citoyens eperdus,
    agitant leurs chapeaux et poussant des acclamations. Cette foule ne cessait de s'accroitre; la ville entiere,
    marchant a la suite de son heros, le reconduisit, en chantant des hymnes, jusqu'au pavillon de l'Amiraute.
    L'emiral avait un vieux compagnon d'armes dont les etats de service etaient superbes, le sub-emiral
    Volcanmoule. Franc comme l'or, loyal comme son epee, Volcanmoule, qui se targuait d'une farouche
    independance, frequentait les partisans de Crucho et les ministres de la republique et disait aux uns et aux
    autres leurs verites. M. Bigourd pretendait mechamment qu'il disait aux uns les verites des autres. En effet il
    CHAPITRE V. LE PRINCE DES BOSCENOS 75
    L'ile Des Pingouins
    avait commis plusieurs fois des indiscretions facheuses ou l'on se plaisait a voir la liberte d'un soldat etranger
    aux intrigues. Il se rendait tous les matins chez Chatillon, qu'il traitait avec la rudesse cordiale d'un frere
    d'armes.
     Eh bien, mon vieux canard, te voila populaire, lui disait-il. On vend ta gueule en tetes de pipe et en
    bouteilles de liqueur, et tous les ivrognes d'Alca rotent ton nom dans les ruisseaux.... Chatillon, heros des
    Pingouins! Chatillon defenseur de la gloire et de la puissance pingouines!... Qui l'eut dit? Qui l'eut cru?
    Et il riait d'un rire strident. Puis changeant de ton:
     Blague a part, est-ce que tu n'es pas un peu surpris de ce qui t'arrive?
     Mais non, repondait Chatillon.
    Et le loyal Volcanmoule sortait en faisant claquer les portes.
    Cependant, Chatillon avait loue, pour recevoir la vicomtesse Olive, un petit rez-de-chaussee au fond de la
    cour, au numero 18 de la rue Johannes-Talpa. Ils se voyaient tous les jours. Il l'aimait eperdument. En sa vie
    martiale et neptunienne, il avait possede des multitudes de femmes, rouges, noires, jaunes ou blanches, et
    quelques-unes fort belles; mais avant d'avoir connu celle-la, il ne savait pas ce que c'est qu'une femme.
    Quand la vicomtesse Olive l'appelait son ami, son doux ami, il se sentait au ciel, et il lui semblait que les
    etoiles se prenaient dans ses cheveux.
    Elle entrait, un peu en retard, posait son petit sac sur le gueridon et disait avec recueillement:
     Laissez-moi me mettre la, a vos genoux.
    Et elle lui tenait des propos inspires par le pieux Agaric; et elle les entrecoupait de baisers et de soupirs. Elle
    lui demandait d'eloigner tel officier, de donner un commandement a tel autre, d'envoyer l'escadre ici ou la.
    Et elle s'ecriait a point:
     Comme vous etes jeune, mon ami!
    Et il faisait tout ce qu'elle voulait, car il etait simple, car il avait envie de porter l'epee de connetable et de
    recevoir une riche dotation, car il ne lui deplaisait pas de jouer un double jeu, car il avait vaguement l'idee de
    sauver la Pingouinie, car il etait amoureux.
    Cette femme delicieuse l'amena a degarnir de troupes le port de La Crique, ou devait debarquer Crucho. On
    etait de la sorte assure que le prince entrerait sans obstacle en Pingouinie.
    Le pieux Agaric organisait des reunions publiques, afin d'entretenir l'agitation. Les dracophiles en donnaient
    chaque jour une ou deux ou trois dans un des trente-six districts d'Alca, et, de preference, dans les quartiers
    populaires. On voulait conquerir les gens de petit etat, qui sont le plus grand nombre. Il fut donne notamment,
    le quatre mai, une tres belle reunion dans la vieille halle aux grains, au coeur d'un faubourg populeux plein de
    menageres assises sur le pas des portes et d'enfants jouant dans les ruisseaux. Il etait venu la deux mille
    personnes, a l'estimation des republicains, et six mille au compte des dracophiles. On reconnaissait dans
    l'assistance la fleur de la societe pingouine, le prince et la princesse des Boscenos, le comte Clena, M. de la
    Trumelle, M. Bigourd et quelques riches dames israelites.
    Le generalissime de l'armee nationale etait venu en uniforme. Il fut acclame.
    CHAPITRE V. LE PRINCE DES BOSCENOS 76
    L'ile Des Pingouins
    Le bureau se constitua laborieusement. Un homme du peuple, un ouvrier, mais qui pensait bien, M. Rauchin,
    secretaire des syndicats jaunes, fut appele a presider, entre le comte Clena et M. Michaud, garcon boucher.
    En plusieurs discours eloquents, le regime que la Pingouinie s'etait librement donne recut les noms d'egout et
    de depotoir. Le president Formose fut menage. Il ne fut question ni de Crucho ni des pretres.
    La reunion etait contradictoire; un defenseur de l'Etat moderne et de la republique, homme de profession
    manuelle, se presenta.
     Messieurs, dit le president Rauchin, nous avons annonce que la reunion serait contradictoire. Nous n'avons
    qu'une parole; nous ne sommes pas comme nos contradicteurs, nous sommes honnetes. Je donne la parole au
    contradicteur. Dieu sait ce que vous allez entendre! Messieurs, je vous prie de contenir le plus longtemps qu'il
    vous sera possible l'expression de votre mepris, de votre degout et de votre indignation.
     Messieurs, dit le contradicteur.... [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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